D'abord commençons par une biographie et une explication de son oeuvre,
Jean-Pierre Raynaud est né en 1939 à Courbevoie. Il s'oriente vers l'horticulture, dont il décroche un diplôme en 1958.
Dès 1962, il s’intéresse aux panneaux de sens interdits et développe un travail autour de cet objet. Le pot de fleur et le carreau de céramique deviennent ensuite des motifs récurrents dans son travail : « A l'école d'horticulture, on m'avait appris à soigner les fleurs, mais pas à les empêcher de mourir. Je décidais d'éviter de nouvelles victimes en remplissant les pots avec du ciment ».
Il expose pour la première fois à la Galerie Larcade en 1965. Il connaît très vite une grande notoriété.
En 1969, Jean-Pierre Raynaud commence à construire sa propre maison à la Celle Saint Cloud , qui sera sa principale œuvre d'art avant qu'il la détruise en 1993. Il en exposera ensuite les "morceaux" à Bordeaux.
On doit notamment à Jean-Pierre Raynaud le Pot Doré sur le parvis du Centre Pompidou ainsi que les vitraux de l'abbaye de Noirlac.
Le Pot Doré a été réalisé en 1985 pour la fondation Cartier. Il a été prêté par la fondation Cartier au Centre Georges Pompidou en 1998, puis donné à l'État le 17 décembre 1999. On peut actuellement le voir sur le parvis du Centre Georges Pompidou à Paris.
Les pots de Jean-Pierre Raynaud, exposés cet automne, se parent d'une couleur métallique irisée, et apparaissent comme des sucreries ou des bijoux d'un temps futur. Mais ces derniers nés ne nous font pas oublier les oeuvres plus anciennes qu'ils invitent au contraire à redécouvrir.
Tout au long de ses recherches, Jean-Pierre Raynaud a fait de l'objet un lieu d'appropriation. Chaque oeuvre fait appel à un basculement psychologique qui fait d'un objet une "chose" en devenir, un "Psycho-objet", selon les termes de l'artiste.
Ces pots ne sont plus les "contenants" utilisés pour la culture des plantes mais, remplis de ciment, ils se font sculptures, et leur structure géométrique les situe dans une métaphore de l'abri, de la maison, du repli sur soi. Ils deviennent les "contenus" d'un vocabulaire plastique, d'un code formel où signe et sens sont inextricablement liés.
Redécouvert au travers de couleurs vives, redimensionné, ou présenté dans sa sérialité, l'objet n'est plus ni outil fonctionnel, ni porteur de sa symbolique première mais provoque notre imaginaire autrement. Sous des apparences de neutralité, les "Psycho-objets" de Jean-Pierre Raynaud mêlent à nos codes collectifs des éléments de subjectivité qui imprègnent le réel d'un sentiment d'étrangeté.
Le travail de Jean-Pierre Raynaud se caractérise aussi dans la construction, les objets semblant s'organiser selon une syntaxe personnelle et rigoureuse : pot de fleur mais aussi serre, lits, croix de cimetière, sens interdits, numéros blancs sur des séries peintes en rouge, nouvel ordre de notre quotidien... Ces éléments s'assemblent et se rangent comme les carreaux de céramique qu'il utilise également, dans la juxtaposition d'un espace réglé, réglementé. C'est aussi de la rigueur de nos codes collectifs dont il s'agit dans son travail, de l'empreinte qu'ils laissent sur nos corps répétant chaque jour les mêmes mouvements, de nos corps contraints à s'épanouir dans des cadres identiques, dans des pots de terre...
Le carreau de céramique blanche sert à l'artiste d'unité de construction lors de réalisation d'installations ou même pour sa propre maison qu'il a bâtie en 1969, puis détruite en 1993. Car, dans l'oeuvre de Raynaud, la destruction s'apparente à la vie, les symboles de mort, comme ce carreau de céramique, impersonnel, froid et cassant, accompagnent le processus de construction. Ainsi le code artistique des "Psycho-objets" relève d'un système, d'un mécanisme qui place les objets dans la rigueur et dans la répétition mais exprime ce qui, dans l'humain ne peut être réduit à une signalétique, les forces vitales de vie et de mort.
Dès 1962, il s’intéresse aux panneaux de sens interdits et développe un travail autour de cet objet. Le pot de fleur et le carreau de céramique deviennent ensuite des motifs récurrents dans son travail : « A l'école d'horticulture, on m'avait appris à soigner les fleurs, mais pas à les empêcher de mourir. Je décidais d'éviter de nouvelles victimes en remplissant les pots avec du ciment ».
Il expose pour la première fois à la Galerie Larcade en 1965. Il connaît très vite une grande notoriété.
En 1969, Jean-Pierre Raynaud commence à construire sa propre maison à la Celle Saint Cloud , qui sera sa principale œuvre d'art avant qu'il la détruise en 1993. Il en exposera ensuite les "morceaux" à Bordeaux.
On doit notamment à Jean-Pierre Raynaud le Pot Doré sur le parvis du Centre Pompidou ainsi que les vitraux de l'abbaye de Noirlac.
Le Pot Doré a été réalisé en 1985 pour la fondation Cartier. Il a été prêté par la fondation Cartier au Centre Georges Pompidou en 1998, puis donné à l'État le 17 décembre 1999. On peut actuellement le voir sur le parvis du Centre Georges Pompidou à Paris.
Les pots de Jean-Pierre Raynaud, exposés cet automne, se parent d'une couleur métallique irisée, et apparaissent comme des sucreries ou des bijoux d'un temps futur. Mais ces derniers nés ne nous font pas oublier les oeuvres plus anciennes qu'ils invitent au contraire à redécouvrir.
Tout au long de ses recherches, Jean-Pierre Raynaud a fait de l'objet un lieu d'appropriation. Chaque oeuvre fait appel à un basculement psychologique qui fait d'un objet une "chose" en devenir, un "Psycho-objet", selon les termes de l'artiste.
Ces pots ne sont plus les "contenants" utilisés pour la culture des plantes mais, remplis de ciment, ils se font sculptures, et leur structure géométrique les situe dans une métaphore de l'abri, de la maison, du repli sur soi. Ils deviennent les "contenus" d'un vocabulaire plastique, d'un code formel où signe et sens sont inextricablement liés.
Redécouvert au travers de couleurs vives, redimensionné, ou présenté dans sa sérialité, l'objet n'est plus ni outil fonctionnel, ni porteur de sa symbolique première mais provoque notre imaginaire autrement. Sous des apparences de neutralité, les "Psycho-objets" de Jean-Pierre Raynaud mêlent à nos codes collectifs des éléments de subjectivité qui imprègnent le réel d'un sentiment d'étrangeté.
Le travail de Jean-Pierre Raynaud se caractérise aussi dans la construction, les objets semblant s'organiser selon une syntaxe personnelle et rigoureuse : pot de fleur mais aussi serre, lits, croix de cimetière, sens interdits, numéros blancs sur des séries peintes en rouge, nouvel ordre de notre quotidien... Ces éléments s'assemblent et se rangent comme les carreaux de céramique qu'il utilise également, dans la juxtaposition d'un espace réglé, réglementé. C'est aussi de la rigueur de nos codes collectifs dont il s'agit dans son travail, de l'empreinte qu'ils laissent sur nos corps répétant chaque jour les mêmes mouvements, de nos corps contraints à s'épanouir dans des cadres identiques, dans des pots de terre...
Le carreau de céramique blanche sert à l'artiste d'unité de construction lors de réalisation d'installations ou même pour sa propre maison qu'il a bâtie en 1969, puis détruite en 1993. Car, dans l'oeuvre de Raynaud, la destruction s'apparente à la vie, les symboles de mort, comme ce carreau de céramique, impersonnel, froid et cassant, accompagnent le processus de construction. Ainsi le code artistique des "Psycho-objets" relève d'un système, d'un mécanisme qui place les objets dans la rigueur et dans la répétition mais exprime ce qui, dans l'humain ne peut être réduit à une signalétique, les forces vitales de vie et de mort.
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