Tous les français sont-ils égaux face à la médecine? Il semble que non, certains lieux sont totalement désertés par les professionnels de la santé. Le gouvernement veux donc prendre des mesures.
Grande mobilisation mais petit budget. La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a présenté ce jeudi son plan contre les déserts médicaux, soit douze mesures regroupées dans un «pacte territoire santé».
«Ce pacte fait suite à l'accord sur les dépassements d'honoraires. C'est une pièce maîtresse pour améliorer l'accès aux soins, le marqueur d'une politique de gauche», a expliqué la ministre, qui a dénoncé «les dérives du laisser-faire de ces dernières années».
Le ministère de la Santé estime le coût de ce plan à 50 millions d'euros par an, à comparer au budget de l'Assurance-maladie, qui est de l'ordre de 150 milliards d'euros. Plutôt que débourser des espèces sonnantes et trébuchantes, la ministre entend sonner «la mobilisation générale» dans les agences régionales de santé (ARS). Ces antennes du ministère de la Santé dans les régions sont notamment chargées de lutter contre les inégalités d'accès aux soins dans les départements.
Voici les mesures proposées par la ministre:
• 30 millions d'euros pour favoriser le travail en équipe grâce à des paiements au forfait. C'est la plus grosse mesure du plan. Les praticiens qui se regroupent dans des maisons médicales et travaillent ensemble se partageront des sommes forfaitaires versées par l'Assurance-maladie.
• Développer la télémédecine. Marisol Touraine entend instaurer des consultations à distance, dans un premier temps dans le domaine de la dermatologie.
• Accélérer les transferts de compétence. Les ophtalmologues, notamment, devraient être incités à déléguer certains actes à d'autres professionnels de santé. Ils sont submergés: le temps d'attente moyen pour un rendez-vous est de 120 jours.
• Rapprocher les maisons de santé des hôpitaux universitaires. «Il faudrait que dans certaines de ces maisons un chef de clinique forme des internes», souhaite Marisol Touraine, reprenant une idée d'un groupement de médecins blogueurs. Pas anecdotique pour les déserts: les jeunes médecins ont tendance à s'installer, une fois leur diplôme en poche, à proximité de leur lieu de formation.
• Des stages en cabinet libéral pour 100% des étudiants en médecine générale. «Si possible dans des territoires isolés», a précisé la ministre. Ces stages sont déjà obligatoires, mais ne sont, en pratique, que très peu suivis.
• Atteindre 1500 «contrats d'engagement de santé publique» en 2017. Grâce à ce dispositif existant, mais peu utilisé, un étudiant en médecine peut recevoir une allocation mensuelle dès sa deuxième année à l'université. En échange, il s'engage à exercer dans un désert médical.
• Créer 200 «praticiens territoriaux de médecine générale». Présentée fin septembre, cette mesure garantit un revenu annuel minimum de 55.000 euros aux diplômés qui souhaitent s'installer dans des zones «sous-dotées». En clair, si le jeune ne parvient pas à atteindre ce niveau de revenu, l'État lui versera la différence.
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