Vous avez lu un article sur la loi Badinter.
Le 17 septembre 1981, débutent à l'Assemblée nationale les débats sur le projet
de loi sur l'abolition de la peine de mort en France, avec notamment,
l'intervention de M. Robert Badinter, garde des sceaux, ministre de la
justice.
Je vous propose de retrouver un dossier sur ce thème, vous pouvez faire des exercices sur les vidéos des discours et débats à l'assemblée. C'est ici.
Voici les deux discours et un dossier de l'assemblée Nationale. On regarde.
Je vous propose un autre dossier, avec des questions pour Robert Badinter, on regarde.
Voici un extrait de son discours:
"Il n'est pas difficile d'ailleurs, pour qui veut s'interroger loyalement, de comprendre pourquoi il n'y a pas entre la peine de mort et l'évolution de la criminalité sanglante ce rapport dissuasif que l'on s'est si souvent appliqué à chercher sans trouver sa source ailleurs, et j'y reviendrai dans un instant.
Si vous y réfléchissez simplement, les crimes les plus terribles, ceux qui saisissent le plus la sensibilité publique - et on le comprend - ceux qu'on appelle les crimes atroces sont commis le plus souvent par des hommes emportés par une pulsion de violence et de mort qui abolit jusqu'aux défenses de la raison. A cet instant de folie, à cet instant de passion meurtrière, l'évocation de la peine, qu'elle soit de mort ou qu'elle soit perpétuelle, ne trouve pas sa place chez l'homme qui tue.
Qu'on ne me dise pas que, ceux-là, on ne les condamne pas à mort. Il suffirait de reprendre les annales des dernières années pour se convaincre du contraire. Olivier, exécuté, dont l'autopsie a révélé que son cerveau présentait des anomalies frontales. Et Carrein, et Rousseau, et Garceau.
Quant aux autres, les criminels dits de sang-froid, ceux qui pèsent les risques, ceux qui méditent le profit et la peine, ceux-là, jamais vous ne les retrouverez dans des situations où ils risquent l'échafaud. Truands raisonnables, profiteurs du crime, criminels organisés, proxénètes, trafiquants, maffiosi, jamais vous ne les trouverez dans ces situations-là. Jamais ! (Applaudissements sur les bancs des socialistes et des communistes.)
Ceux qui interrogent les annales judiciaires, car c'est là où s'inscrit dans sa réalité la peine de mort, savent que dans les trente dernières années vous n'y trouvez pas le nom d'un "grand" gangster, si l'on peut utiliser cet adjectif en parlant de ce type d'hommes.
Pas un seul "ennemi public" n'y a jamais figuré."
Robert Badinter
17 septembre 1981
Voici une interview aujourd'hui de Robert Badinter:
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