Séraphine de Senlis, femme de ménage et artiste peintre tombée tragiquement dans les oubliettes de l’histoire d’après guerre, revient à la vie à travers ce film passionnant et bouleversant retraçant la vie d’une artiste atypique. Plus qu’une simple œuvre biographique, le film de Martin Provost est également un puissant hommage à ces peintres qui ont incarné l’art naïf.
L’histoire, peu originale pourtant, est celle de deux êtres appartenant à des univers différents où ils ont du mal à trouver leur place : lui, Wilhelm Uhde, homosexuel allemand, collectionne les œuvres d’artistes d’avant garde ; elle, Séraphine Louis, bergère devenue femme de ménage, vit en retrait, renfermée sur ses passions et ses démons qu’elle libère à travers la peinture. La rencontre improbable s’effectue le jour où Uhde emménage à Senlis pour se ressourcer, et qu’il découvre les œuvres de sa femme de ménage. S’en suit une aventure qui va durer vingt ans, et où le destin tragique de Séraphine se scelle peu à peu au travers des remous de l’époque.
Peut elle aspirer à la célébrité dont elle rêve malgré ses démons intérieurs ? Uhde aide-t-il Séraphine par amour pour elle ou pour sa peinture ? Voici quelques-unes des questions qui se posent à travers les tranches de vies dépeintes par Provost. Accompagnée d’une bande originale diffuse et discrète, la réalisation, très soignée, permet à la présence et la vision du réalisateur de rester quasiment muette. Ce choix essentiel laisse toute la place pour les acteurs d’exprimer leur art. Yolande Moreau est remarquable dans son interprétation d’une femme à la fois austère et effacée, mais aussi touchante et débordante d’humanité. Ulrich Tukur, également tourmenté, dresse le portrait d’un homme tiraillé par l’honneur et le retrait d’un côté, et ses passions internes de l’autre.
Le réalisateur prend son temps, et il a raison : on ne peut retracer sérieusement la vie d’une personne aussi complexe en 90 minutes. Il préfère ainsi dépeindre ses personnages progressivement, à travers une multitude de tableaux de leurs quotidiens. Le revers de la médaille est que le montage elliptique à coup de fondu noir qui accompagne ses tranches de vies casse malheureusement le rythme, et le film frôle ainsi le sur-place. Autre bémol, le détail accordé par le réalisateur au développement initial de ses personnages et de son histoire retire du temps précieux à la fin qui aurait mérité d’être étendue. Néanmoins, le film conserve toute sa force. Le regard pensif et admiratif du réalisateur que l’on surprend à travers ses légers mouvements de caméra déteint progressivement sur un spectateur conquis. Séraphine de Senlis reçoit enfin l’hommage digne qu’elle mérite depuis un demi-siècle.
L’histoire, peu originale pourtant, est celle de deux êtres appartenant à des univers différents où ils ont du mal à trouver leur place : lui, Wilhelm Uhde, homosexuel allemand, collectionne les œuvres d’artistes d’avant garde ; elle, Séraphine Louis, bergère devenue femme de ménage, vit en retrait, renfermée sur ses passions et ses démons qu’elle libère à travers la peinture. La rencontre improbable s’effectue le jour où Uhde emménage à Senlis pour se ressourcer, et qu’il découvre les œuvres de sa femme de ménage. S’en suit une aventure qui va durer vingt ans, et où le destin tragique de Séraphine se scelle peu à peu au travers des remous de l’époque.
Peut elle aspirer à la célébrité dont elle rêve malgré ses démons intérieurs ? Uhde aide-t-il Séraphine par amour pour elle ou pour sa peinture ? Voici quelques-unes des questions qui se posent à travers les tranches de vies dépeintes par Provost. Accompagnée d’une bande originale diffuse et discrète, la réalisation, très soignée, permet à la présence et la vision du réalisateur de rester quasiment muette. Ce choix essentiel laisse toute la place pour les acteurs d’exprimer leur art. Yolande Moreau est remarquable dans son interprétation d’une femme à la fois austère et effacée, mais aussi touchante et débordante d’humanité. Ulrich Tukur, également tourmenté, dresse le portrait d’un homme tiraillé par l’honneur et le retrait d’un côté, et ses passions internes de l’autre.
Le réalisateur prend son temps, et il a raison : on ne peut retracer sérieusement la vie d’une personne aussi complexe en 90 minutes. Il préfère ainsi dépeindre ses personnages progressivement, à travers une multitude de tableaux de leurs quotidiens. Le revers de la médaille est que le montage elliptique à coup de fondu noir qui accompagne ses tranches de vies casse malheureusement le rythme, et le film frôle ainsi le sur-place. Autre bémol, le détail accordé par le réalisateur au développement initial de ses personnages et de son histoire retire du temps précieux à la fin qui aurait mérité d’être étendue. Néanmoins, le film conserve toute sa force. Le regard pensif et admiratif du réalisateur que l’on surprend à travers ses légers mouvements de caméra déteint progressivement sur un spectateur conquis. Séraphine de Senlis reçoit enfin l’hommage digne qu’elle mérite depuis un demi-siècle.
Voici une interview du réalisateur qui nous parle de sa façon de concevoir le film.
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